KINSHASA, une ville en voie de disparition ! (Édito de l’Editorialiste Jacques ASUKA)

Capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), Kinshasa est une mégapole qui sombre face à ses réalités quotidiennes. Il y a des décennies, Kinshasa faisait la fierté du pays pour ne pas dire de tout le continent africain. Aujourd’hui avec une démographique galopante, cette ville perd ses repères, elle fane, elle flétrit, elle s’effrite et elle se détériore aux yeux de toutes les kinoises et tous les kinois qui s’en réclament la propriété à la longueur de la journée entant que natifs. Il s’en faut de peu de dire que KINSHASA est une ville mise en sac. Une ville en voie de disparition. Elle subit une réalité dont la description dépasse même la lecture critique d’un sociologue averti. Kinshasa ressemble aujourd’hui à un sac fourre-tout où tous les agrégats, qui la composent, se superposent les uns aux autres jusqu’à produire la cité poubelle. La réalité est atroce mais il appartient aux « vrais kinois » comme ils aiment bien être appelés ainsi, de présenter les deux images différentes de KINSHASA (Léopoldville) après les années 60 et celle d’après les années 90. C’est du contraste. C’est du jour et de la nuit. Présentement tous les acquis de la ville s’amenuisent gravement. Les tissus infrastructurels, éducationnels, scolaires, écologiques, touristiques, récréatifs et socio-économiques de la ville s’effilochent monstrueusement sans permettre encore aux Kinois de savourer l’enthousiasme et l’ambiance des festoyeurs qui régnaient jadis dans ce coin du pays. Par contre, beaucoup ressentent maintenant le dégoût, la répugnance et la déception de vivre dans cette ville aimée tant par les Kinois. En laissant la ville de Kinshasa s’effondre au vu et au su de tout le monde, cela sera une lâcheté mais aussi un aveu à la faiblesse et à l’insuffisance de relever le niveau de la gestion de cette grande ville métropolitaine. Selon de nombreux sons de cloche, Kinshasa est transformée à une cité poubelle faute d’une meilleure répartition de la population kinoise dans les différents coins de la ville. La population est concentrée dans les communes des centres. Ce qui donne à Kinshasa actuellement une réalité insupportable. L’insalubrité ; le banditisme ; les réseaux des gangs nocturnes ; les constructions anarchiques ; le non-respect des mesures d’hygiène, de transport, de l’habitat, de l’environnement, de l’espace vert ; les embouteillages ; l’absence des routes secondaires ; la détérioration des infrastructures des services de l’Etat (de la SNEL et de la Regideso) ; l’abondance des marchés pirates ; la commercialisation des terrains par n’importe quel service de l’État et n’importe quel individu pourvu qu’il soit appelé Chef coutumier ; l’ambivalence des services des affaires foncières et de ceux de l’urbanisme ; la corruption ; l’escroquerie dans plusieurs services publics ou privés ; le chevauchement des services de l’État auprès des entités privées (PMEA), la duplicité des services de l’État auprès d’un partenaire privé (multiplicité des taxes anodines) ; l’inefficacité des actions des autorités communales ; la dépravation des mœurs ; bref du laissez-aller, laisser-faire , tout cela fait de KINSHASA une ville en voie de disparition. Elle s’affiche comme une cité poubelle, un endroit où on accepte de vivre avec des déchets et toute sorte des saletés qui tapissent les rues kinoises. Cependant, il n’en reste pas moins vrai que les kinois peuvent adopter un autre agenda du travail commun pour ramener cette cité poubelle à une belle cité comme celle de Gilles en Belgique. La sonnette d’alarme est lancée à qui veut l’entendre.

Par Jacques ASUKA

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